Permis de détention d’un animal : et la chasse, dans tout ça ?

En Wallonie, toute personne pouvait acheter et détenir un animal de compagnie. C’était comme si chacun détenait tacitement un permis de détention qui était retiré en cas de mauvais traitement envers un animal. Cet état de fait a été modifié.

En effet, sur base du Code wallon du Bien-être des animaux, un permis de détention d’un animal de compagnie est devenu effectif à partir du 1er juillet 2022 : il faut maintenant présenter un extrait du fichier central de la délinquance environnementale et du bien-être animal pour acquérir (acheter, adopter ou recevoir) un animal de compagnie. Cet extrait, délivré par l’administration communale, établit que la personne n’est pas sous le coup d’une interdiction de détention ou déchue de son permis de détenir un animal de compagnie, ces deux peines pouvant être prononcées tant par un juge que par un fonctionnaire sanctionnateur.

Toutefois, ce permis concerne uniquement les animaux de compagnie, comme les chiens, les chats, les chevaux dans le cadre d’un loisir, les oiseaux, les hamsters, les souris, les poissons, les poules dans le cadre d’un loisir, les tortues, reptiles et autres NAC, les lapins, les furets et les chèvres. Par contre, si l’acquisition de l’animal se fait à des fins purement économiques (acquéreur inscrit, par exemple, à la Banque Carrefour de Entreprises) le permis de détention n’est pas requis.

Par contre, comme le Code wallon sur le bien-être animal concerne tous les animaux, y compris les animaux sauvages, nous sommes en droit de nous demander dans quelle mesure cette nouvelle réglementation de détention d’un animal s’appliquera au monde de la chasse de loisir ?

En effet, lorsque les chasseurs se servent du petit gibier pris comme cible vivante en relâchant dans la nature, chaque année, des dizaines ou des centaines de milliers de faisans, de perdrix et de Canards colverts issus d’élevages en captivité – et  inaptes à survivre sans nourrissage artificiel et incapables de résister à des prédateurs –  ne serait-il pas logique qu’ils détiennent, ainsi que les éleveurs de cette volaille,  un permis de détention ?

Et en nourrissant artificiellement et massivement les sangliers et indirectement d’autres animaux, pour accroître les tableaux de chasse, ne sont-ils pas en  totale opposition avec le décret sur le bien-être animal ?

Et pourquoi le Code sur le bien-être animal prévoit-il de tuer un animal dans le respect de celui-ci alors que la battue à cor et à cri fait tout le contraire en blessant souvent l’animal qui, s’il n’est pas retrouvé, meurt dans d’atroces souffrances ? Il en va de même pour la chasse à l’arc.

Les défenseurs de la faune sauvage ne peuvent que se réjouir de la mise en œuvre, en Wallonie, de ce permis de détenir un animal de compagnie. Néanmoins, des pans entiers du Code wallon du bien-être animal doivent encore être mis en application et nous resterons vigilants.


  1. https://www.wallonie.be/sites/default/files/2019-04/code_wallon_bea.pdf
  2. https://www.wallonie.be/fr/actualites/bien-etre-animal-le-permis-de-detention-devient-effectif-des-le-1er-juillet

Aidez-nous à mettre fin aux dérives de la chasse en Wallonie

Ensemble, engageons-nous pour faire modifier la loi belge dont le fondement datant de 1882 ne tient pas compte des réalités du 21ème siècle en ce qui concerne:

  • la perte dramatique de biodiversité,
  • le bien-être animal,
  • les aspirations sociétales.

Oeuvrons tous ensemble pour enrayer la chute de la biodiversité wallonne en optant pour une meilleure gestion de la faune sauvage.

Chaque année, des centaines de milliers d’animaux meurent du fait de la chasse dont une bonne partie dans d’inutiles et atroces souffrances. Nous ne pouvons plus tolérer cette maltraitance de la faune sauvage.

Exigeons que le gouvernement mette fin aux dérives de la chasse qui déstabilisent l’ensemble des écosystèmes en mettant en oeuvre les dispositions législatives nécessaires pour réformer la chasse en profondeur en la mettant en concordance avec notre époque et les aspirations de la majorité des citoyens qui ne comprend plus que le bien-être animal ne soit pas mieux pris en compte.

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