L’effondrement de la biodiversité

« Quelques mesures destinées aux chasseurs et sylviculteurs afin d’améliorer pratiques cynégétiques et sylvicoles : 

1- Arrêter définitivement nourrissage des suidés et cervidés.  Cette mesure pourrait être étalée sur une période de 3 ans par exemple, afin de pouvoir diminuer les populations par des plans de tir respectés. Elle ne comprendrait pas la pose de pierres à sel.

2-Interdire toute nouvelle monoculture spécifique et favoriser les plantations diversifiées de 5 ou 6 essences endogènes associées aux résineux : ex : douglas, chênes indigènes, épiceas, hêtres, châtaigners, bouleaux, sur une même parcelle.(les périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes et les pullulations de scolytes qui en résultent  dans notre pays comme chez nos voisins  vont, je suppose, accentuer la réorganisation des plantations dans nos « forêts »).

3- Ne plus empierrer les chemins et conserver de larges bordures pour la végétation sauvage. (4 mètres , par ex) 

4- Abandonner au moins 10% de la superficie de nos forêts publiques au retour de la vie sauvage (et pousser les propriétaires privés à faire de même).

5- Laisser vieillir nos arbres plûtôt que  les récolter bien avant maturité. (les arbres « vieux » fournissent plus de biomasse que les arbres jeunes, cf Peter Wohlleben).

6- Augmenter le nombre de gagnages et leur surface en proscrivant tout amendement (minéral ou organique) et en conservant une zone refuge mobile d’au moins 10%. (fauchage tardif, bien entendu). »

Conséquence  de ce type de mesures : une fois nos exploitations de bois réaménagées en forêts, les densités de gibier pourraient progressivement réaugmenter, de manière raisonnable et contrôlées.


Piégeage non sélectif

“Ils ont été pris par des collets à arrêtoir. Le blaireau est une espèce protégée.” 


Installation d’un dispositif dans le but de nuire à la faune sauvage

“je n ai pas de photos/vidéos de chasse ou des problèmes causés par celle-ci. En revanche, je peux vous montrer des terrains préparés le long des forêts avec soit disant une mise à blanc où tout est clôturé sur plus de 800m de long et 2 mètres de hauteur. Le gibier sera piégé et tiré depuis des postes d’observations sur les 4 coins… Il est pourtant interdit d’empêcher le gibier de circuler librement.”


La surdensité de sangliers menace la vipère péliade

(suivant un Communiqué de presse de Natagora)

Une récente étude scientifique publiée dans la prestigieuse revue “Animal conservation” démontre que la surdensité de sangliers en Wallonie conduit une de nos trois espèces de serpent à l’extinction ! Natagora demande une régulation des populations de sangliers respectant l’équilibre des milieux et des espèces les plus fragiles et les plus menacées.

À ce jour, peu d’études ont mis en évidence l’impact des sangliers sur la biodiversité en Wallonie. Publiés dans la prestigieuse revue “Animal conservation”, les résultats d’une récente étude sur la disparition de la vipère péliade démontrent concrètement l’ampleur du problème.

Une étude de longue haleine sur un reptile menacé

Un suivi intensif, réalisé durant 12 ans sur la majorité des populations wallonnes de ce serpent, révèle que sur tous les sites où les densités de sangliers ont augmenté, les populations de serpents ont rapidement disparu ou sont proches de l’extinction. À l’inverse, sur les rares sites où les sangliers ne sont pas ou peu présents, le nombre de serpents est stable.

Eric Graitson, herpétologue chez Natagora et auteur de l’étude :

“Actuellement, la surdensité de sangliers est une des causes importantes de régression de nombreuses espèces, dont la plupart des reptiles et d’autres espèces sensibles comme les oiseaux nicheurs au sol. Les espèces les plus rares sont souvent les plus impactées.” et il ajoute “Les sangliers impactent les reptiles de plusieurs façons : par prédation directe, par compétition pour les proies, mais aussi en détruisant les micro-habitats utilisés comme refuge ou site de reproduction. Étant des organismes à mobilité réduite, les reptiles sont directement dépendants des conditions locales et sont particulièrement sensibles aux impacts causés par les sangliers en nombre trop élevé.

L’essor du sanglier

L’augmentation des densités d’ongulés sauvages depuis plusieurs décennies, en Wallonie et ailleurs en Europe, a indéniablement un impact considérable sur l’espace rural. Outre leurs impacts sur l’activité agricole et la régénération forestière, les impacts environnementaux causés par les surdensités de sangliers sont nombreux : ils perturbent les sols, mangent et détruisent une grande variété de plantes et d’animaux.

Si cette augmentation trouve en partie sa source dans les hivers plus cléments et le vieillissement de la forêt, il faut bien constater que la surdensité du sanglier arrange bien certaines sociétés de chasse qui tirent profit de cette activité particulièrement lucrative. Il n’est dès lors pas surprenant que ces acteurs aient tout intérêt à accroître le problème avec les pratiques de nourrissage, ou en donnant des consignes de tir visant à épargner les laies.

Un impact jusque dans les aires protégées

L’étude met en évidence que les populations de serpents situées dans les espaces protégés comme les réserves naturelles sont encore plus impactées que les autres car ce sont des zones refuges pour les espèces protégées, comme le veut la législation. Elles bénéficient également d’une réelle quiétude, ce qui les rend, contre toute volonté, très attractives pour les sangliers, particulièrement en période de chasse.

Afin de se prémunir contre les dégâts, Les associations environnementales sont de plus en plus souvent contraintes de mettre en place des solutions: installation de coûteuses clôtures anti-sangliers afin d’éviter leurs incursions depuis les espaces forestiers, opérations de destruction, etc.

Une autre gestion doit être envisagée

Pour de nombreuses associations environnementales, il convient de réguler drastiquement et durablement les populations de sangliers impliquant notamment la gestion des “points noirs”. À cette fin, l’étude précise qu’il est urgent de prendre des mesures comme l’interdiction du nourrissage et le ciblage des tirs sur les laies afin de réguler les surpopulations de sangliers. Ces deux mesures doivent toutefois s’inscrire dans un plan d’action “Sangliers”définissant des objectifs clairs, mesurables et mesurés.


Impact sur la flore

(d’après les rapports de gestion annuels des réserves naturelles agréées)

a Les conservateurs de réserves naturelles agréées de l’Entre-Sambre & Meuse comme par exemple celles de la Prée ou des Tiènes de Dailly sur l’Eau Blanche, ou encore au Baquet et à la Haie Gabaux à Doische en Fagne, signalent très souvent dans leurs rapports de gestion un impact négatif très important occasionné par la surpopulation avoisinante de sangliers sur le nombre d’orchidées dénombrées chaque année dans leurs réserves. bAu Baquet, de façon localisée il y eu jusqu’à 70% des pieds de dactylorhiza fuchsii et maculata (2016/2018) dont les bulbes furent dévorés par les sangliers qui se montrent là très fins gourmets, car ils passent de pied en pied pour les déterrer et en manger les seuls bulbes. Les efforts pour conserver cette flore rare est trop souvent mise à mal par la surdensité de sangliers. Nous proposons de prendre quelques exemples relevés sur le site « biodiversité » de la Région Wallonne issus de publications relevant des impacts des surdensités sur notre territoire cDans le cadre du projet Life Lesse et Lhomme, un rapport relève l’impact important du sanglier sur la régénération forestière et le développement de la flore : « Par rapport aux enclos de régénération, il apparaît à certains endroits que des clôtures d’un mètre de haut permettent – en ne limitant l’accès que du sanglier – d’obtenir de très beaux résultats de régénération naturelle. » dDe nombreux sites, parfois exceptionnels, subissent les impacts d’une densité locale trop importante à l’instar du Terme de la Hesse. « Cette zone tourbeuse de faible étendue mais de très grand intérêt botanique (stations d’Hypericum elodes et Drosera rotundifolia) et entomologique est soumise à une recolonisation arbustive importante (bouleaux et épicéas). Orthetrum coerulescens se maintient en densité élevée dans les mares de suintement. À noter que cette libellule est représentée également à la Voie du Cerf et aux Anciennes Troufferies de Libin sur l’autre versant du plateau de Roûmont. (d’après Goffart, Mars 1999: Rapport ISB). Des problèmes sont posés actuellement par la surdensité des sangliers, qui entraînent une importante dégradation de la végétation du marais. »

(Lionel Delvaux, décembre 2015, “La Forêt wallonne, une chasse gardée” –  Le poids du lobby de la chasse, page 37)


Impact sur l’avifaune

a La présence de sangliers en grand nombre est favorisée par les pratiques du nourrissage.

Cette surdensité du suidé, qui va bien au-delà de ce que peuvent supporter naturellement les biotopes, joue un rôle extrêmement perturbant sur les espèces d’oiseaux nichant au sol en forêt.

En effet, outre la destruction des strates herbacées et arbustives de la forêt , elle exerce une prédation directe sur les oiseaux nicheurs et détruit leurs nids, comme l’indique, par exemple, l’Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie dans le cas emblématique de la Gélinotte des bois dont les perspectives de survie en Wallonie sont devenues extrêmement faibles. Cette banalisation de la flore et cette prédation vont à l’encontre des mesures de gestion qui sont ou devraient être prises pour assurer une population viable de cette espèce en Wallonie.

(« Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie -2007 ». SPW-DGARNE, série «Faune-Flore-Habitats » n°5, 2010- pages 138 et 139)

bPas plus tard que le 22 janvier 2019 , un promeneur a découvert à Lens Saint-Remy, des rapaces morts, empoisonnés avec de la strychnine, qui avait été placée dans de la viande de poulet. L’unité anti-braconnage (UAB) de wallonie a bien identifié ce poison et a mené son enquête. Il est clair que l’objectif de cet empoisonnement est de détruire de potentiels prédateurs de petit gibier (Renards, mustélidés, rapaces …)

(L’Homme & l’Oiseau 1/ 2019 – Janvier-Février-Mars)


Impact sur les invertébrés

aUne étude menée en zone méditerranéenne (Animal Biodiversity and Conservation- 12/2014) est transposable en Wallonie:

“Cette recherche a mis en évidence les relations entre l’abondance des ongulés (dans les zones de haute densité) et l’abondance et la diversité des vertébrés édaphiques en méditerranée. Globalement, cette étude  soutient l’idée que les populations de sangliers en surdensité peuvent endommager la structure des communautés de la faune du sol à la suite d’une diminution de la disponibilité de nourriture en raison du surpâturage, la perturbation des sols par les fouilles et la prédation directe”.

(Lionel Delvaux, décembre 2015, “La Forêt wallonne, une chasse gardée” –  Le poids du lobby de la chasse, page 36)

bIl a été constaté par les conservateurs de la réserve naturelle de la Haie Gabaux (Natagora) que certains nids d’Euphydryas aurinia avaient été détruits par les fouilles et les boutis de sangliers en 2012 et 2013. Nous n’imputerons pas la raréfaction de ce papillon au seul sanglier, car c’est multifactoriel, mais l’impact “sanglier” a certainement eu une forte incidence.

Exemples supplémentaires :

https://www.iew.be/chasse-aux-sangliers-meme-obelix-serait-ecoeure/

https://www.iew.be/une-chasse-n-est-pas-l-autre/

Inscrivez-vous à notre newsletter !

Agissez maintenant !

Agissez maintenant
Nom
Nom
Prénom
Nom
Ensemble, engageons-nous pour faire modifier la loi belge dont le fondement datant de 1882 ne tient pas compte des réalités du 21ème siècle en ce qui concerne:

  • la perte dramatique de biodiversité,
  • le bien-être animal,
  • les aspirations sociétales.

Oeuvrons tous ensemble pour enrayer la chute de la biodiversité wallonne en optant pour une meilleure gestion de la faune sauvage.

Chaque année, des centaines de milliers d’animaux meurent du fait de la chasse dont une bonne partie dans d’inutiles et atroces souffrances. Nous ne pouvons plus tolérer cette maltraitance de la faune sauvage.

Exigeons que le gouvernement mette fin aux dérives de la chasse qui déstabilisent l’ensemble des écosystèmes en mettant en oeuvre les dispositions législatives nécessaires pour réformer la chasse en profondeur en la mettant en concordance avec notre époque et les aspirations de la majorité des citoyens qui ne comprend plus que le bien-être animal ne soit pas mieux pris en compte.

Case à cocher