Le collectif Stop Dérives Chasse a envoyé 15 propositions aux partis politiques wallons. Découvrez ci-dessous les réponses détaillées du MR.
Dans la continuité de l’action menée durant cette législature, le plan de tir des cervidés doit continuer à être fixé de manière contradictoire entre l’administration qui fixe les quotas et les chasseurs qui vont devoir les remplir. Il importe que cela se fasse en parfaite intelligence. Il convient aussi de revoir le mode de recensement de la population qui se fait de concert entre les chasseurs et le Département Nature et Forêts (DNF). Enfin, une étude scientifique s’impose pour évaluer la capacité d’accueil réelle de chaque territoire ou ensemble de territoires similaires pour ensuite définir le plan de tir qui assurerait l’équilibre faune/flore. Il convient d’adapter les densités-cibles en fonction des résultats et il est primordial de veiller à l’exécution des plans de tir. Pour limiter les dégâts du grand gibier sur les arbres, au-delà des prélèvements, il faut amplifier les actions de protection comme par exemple le rabotage pour protéger les épicéas de l’écorçage mais également prévoir des aménagements pour augmenter la capacité d’accueil de cette faune sauvage.
Maîtriser les populations de gibiers, notamment de sangliers, est une nécessité pour la santé publique et la bonne santé de notre secteur agroalimentaire. Les dégâts causés par les sangliers sont une source de préoccupation importante pour les agriculteurs et les communes. Le MR propose une série de mesures pour marier au mieux les intérêts de tous les acteurs. Il importe cependant de ne pas s’enfermer dans des chiffres et des objectifs intenables. Dans certaines zones où les sangliers sont très mobiles, la chasse par les moyens classiques s’avère souvent trop peu efficace ou délicate à organiser sur le plan de la sécurité. Nous voulons maintenir des moyens de chasse élargis (périodes de chasse étendues, procédés de chasse, armes, etc.). Nous souhaitons également que les titulaires de droit de chasse, non membres d’un conseil cynégétique (CC), soient responsabilisés au même titre que les membres d’un CC et qu’ils soient tenus de collaborer à ce plan de maîtrise et de communiquer leurs résultats. Le MR veut que les droits et obligations de chacun soient confirmés afin d’offrir à tous la plus grande sécurité juridique. Il s’agit, entre autres, des règles régissant les relations entre les administrations et les titulaires de droit de chasse, ainsi que celles régissant la destruction et plus particulièrement le piégeage des sangliers ou les accès aux propriétés privées (tirs et/ou battues organisées). Il faut enfin revoir les mesures sur le nourrissage dissuasif pour véritablement réduire la population et par conséquent les dégâts dans les surfaces agricoles et forestières. Ces pratiques doivent être bien encadrées et adaptées selon le territoire. Par ailleurs, les resquilleurs doivent être sanctionnés. Nous encourageons également des accords entre les chasseurs et les agriculteurs pour lutter contre les dégâts. Par exemple, les chasseurs fournissent les clôtures électriques de dissuasion des sangliers et l’agriculteur se charge de leur placement et de leur entretien.
Nous souhaitons que les titulaires de droit de chasse, non membres d’un conseil cynégétique (CC), soient responsabilisés au même titre que les membres d’un CC et qu’ils soient tenus de collaborer notamment à l’effort de prélèvement en sangliers et de communiquer leurs résultats. La fixation de nouvelles dispositions en matière de destruction pour l’espèce sanglier (comme par exemples des possibilités d’utiliser le piégeage ou le tir de nuit moyennant le respect des certaines conditions assurant la sécurité) et d’autre part, la révision de la réglementation du nourrissage sont également des mesures qui devraient contribuer à améliorer significativement la situation. Enfin, concernant les prélèvements en cervidés, nous souhaitons proposer une révision des plans de tir comme, par exemple, permettre à tout territoire de chasse adhérant à un CC de pouvoir tirer des non-boisés à partir du 01/12 si 70 % du quota n’est pas atteint à cette date ou encore imposer en cas de non-exécution d’un quota de tir minimum à la fermeture de la chasse au cerf, la destruction des cerfs concernés par ce quota au cours d’une période de 30 jours qui suit cette fermeture.
Le secteur de la chasse est important en Wallonie et le MR continuera à le soutenir. A ce titre, il importe que notre territoire et sa population de gibier soit mieux documentée. Nous voulons améliorer les protocoles de recensement et prévoir des mécanismes d’ajustement rapides, notamment en cas d’espèces invasives ou en cas de chute ou hausse critique de populations.
Il est absurde de vouloir comparer la situation d’un animal en captivité où il y a lieu d’assurer des conditions de détention optimales à son bien-être et la situation d’un animal en liberté où les conditions in situ ne lui sont naturellement pas toujours favorables (exemple : on ne peut assurer un abri à un animal sauvage en cas de mauvaises conditions météorologiques). On ne peut dès lors pas accorder un statut identique. Le MR prône néanmoins de favoriser des mesures garantissant tant que possible la quiétude de la faune sauvage.
Là où les conditions stationnelles et de densité de gibier, notamment celle du sanglier le permettent, oui. Rappelons qu’il y a d’autres types de chasse qui rencontrent cet objectif qui sont pratiquées régulièrement par les chasseurs et qui sont systématiquement éclipsées par la poussée silencieuse. Pour avoir des résultats en matière de gestion des densités de gibiers, c’est la diversité des techniques utilisées qui permettra d’y arriver. En effet, privilégier systématiquement la poussée silencieuse trouvera rapidement une limite avec la densité importante de sangliers, notamment là où la strate arbustive est dense (ronce, forte régénération, …)
L’usage de l’arc à la chasse n’est pas réglementé en Wallonie. L’absence de réglementation d’un mode, d’un procédé ou d’une technique de chasse n’implique pas l’interdiction. Le Gouvernement wallon peut cependant réglementer la chasse à l’arc, ce qu’il fait d’ailleurs lorsqu’il impose, au travers de l’arrêté quinquennal du 29 mai 2020 ou de l’arrêté de destruction, l’utilisation de l’arme à feu dans certaines circonstances. L’usage de l’arc est par ailleurs une alternative très intéressante aux armes à feu dans les milieux particulièrement urbanisés ou encore dans le cas de la régulation du sanglier dans une réserve naturelle (quiétude du site maintenue).
Il existe déjà une structure officielle composée de multi acteurs au travers du Pôle Ruralité section « Chasse ». Par ailleurs, nous avons également mis sur la table durant cette législature une proposition visant à renforcer les processus multi acteurs lors de l’établissement du plan de Tir cervidé. Celle-ci n’a malheureusement pas abouti.
Des études scientifiques ont révélé que le nourrissage dissuasif du sanglier est un outil efficace pour maintenir le sanglier au bois et éviter les dégâts à l’agriculture lorsque les populations sont à l’équilibre. Il serait regrettable de se priver d’un tel outil. Par ailleurs, en cas d’hiver rude, l’apport d’un nourrissage supplétif est une mesure favorisant le bien-être de la grande faune sauvage. Il faut avant toute chose s’inscrire dans un processus de diminution des populations excessives de grands gibiers pour rétablir un équilibre. Ainsi, le MR veut revoir les mesures sur le nourrissage dissuasif afin que ce dernier ne puisse contribuer à un développement excessif des populations des grands gibiers mais puisse bien, par contre, contribuer à limiter les dégâts dans les surfaces agricoles et forestières. Ces pratiques doivent être bien encadrées et adaptées selon le territoire. Par ailleurs, les resquilleurs doivent être sanctionnés.
Pour le MR, interdire la pratique de la chasse les weekends et jours fériés n’est pas réaliste. Il importe plutôt de mieux communiquer sur les chasses en cours pour que les promeneurs puissent faire leur choix de balades en toute connaissance de cause. Nous voulons améliorer cette cohabitation entre les usagers de la forêt en continuant à améliorer le site ChasseOnWeb pour qu’il simplifie le travail administratif à la fois des conseils cynégétiques et de l’administration. Le MR souhaite rendre son utilisation obligatoire.
Le MR veut maintenir les plans de gestion de la perdrix grise, et simplifier les démarches et les contraintes. En effet, il est bien établi que la chasse a une mission considérable dans la conservation et la sauvegarde de cette espèce indigène, notamment dans la mesure où elle motive et engage les gestionnaires de chasse à tout mettre en œuvre pour assurer sa survie par un investissement important en temps et travail dans l’amélioration et la restauration des habitats et la recherche d’optimalisation des conditions de survie de ces oiseaux. Interdire la chasse à la perdrix aurait pour conséquence de diminuer les aménagements des territoires. De plus, nous ferions alors face à moins de surveillance des territoires et moins de maîtrise de la prédation qui est la cause première, scientifiquement reconnue, de la diminution des populations de perdrix. Certains territoires qui adhérent aux plans de gestion commencent à obtenir des résultats plus qu’encourageant. Il est donc essentiel de poursuivre en ce sens.
Enfin, pour atteindre les objectifs fixés pour favoriser la petite faune des plaines, il faut mettre en place une cellule d’appui aux conseils cynégétiques. Celle-ci pourrait les accompagner dans leurs démarches administratives mais également dans la mise en œuvre des plans de gestion. Cette cellule jouera également un rôle favorisant le dialogue avec le secteur agricole.
Non, le lâcher du petit gibier doit être mieux encadré et contrôlé pour éviter des dérives dangereuses au point de vue sanitaire.
Le renard est une espèce classée « autre gibier », pouvant notamment être régulée toute l’année à l’approche et à l’affût. Le renard est également porteur et vecteur de maladies. La régulation de l’espèce est donc également un enjeu de santé publique.
Lle renard est une espèce classée « autre gibier », pouvant notamment être régulée toute l’année à l’approche et à l’affût. Le renard est également porteur et vecteur de maladies. La régulation de l’espèce est donc également un enjeu de santé publique.
Un règlement européen interdit déjà le tir et le port de cartouches à grenaille de plomb à l’intérieur et à moins de 100 mètres des zones humides. La Wallonie va s’y conformer. Dans la pratique, nous ne comptons pas prendre des mesures allant au-delà du règlement européen, nous en remettant à la sagesse analytique et scientifique des autorités européennes, puisque ce règlement européen va petit à petit inciter les chasseurs à supprimer définitivement l’utilisation du plomb dans leurs munitions de grenades à fusil, quels que soient les types de chasse et de lieu.
Nous sommes convaincus que la chasse de demain devra s’inscrire dans la société de manière responsable et durable. Pour cela, il est essentiel de promouvoir une approche équilibrée qui tienne compte à la fois des aspects de conservation de la faune et de respect des besoins des communautés locales. La chasse doit, plus que jamais, être pratiquée de manière durable en évitant la surexploitation des populations d’animaux sauvages. La mise en place de programmes de gestion de la faune, tels que la régulation des populations, la protection des habitats et la surveillance des espèces, est essentielle pour garantir la préservation à long terme de la biodiversité. Il est important d’éduquer les chasseurs et le grand public sur les pratiques responsables de chasse, les réglementations en vigueur et les enjeux de conservation. Des programmes de sensibilisation peuvent être mis en place pour promouvoir le respect de la nature, l’éthique de la chasse, la compréhension des écosystèmes et l’échange entre les chasseurs et les autres usagers. La chasse peut aussi contribuer au développement économique des régions rurales en créant des opportunités d’emploi, en stimulant le tourisme et en soutenant les industries connexes telles que la gastronomie et l’hôtellerie. Ces avantages socio-économiques doivent être mis en valeur pour favoriser l’acceptation de la chasse dans la société. En intégrant ces principes dans les politiques de gestion de la faune et en encourageant une pratique responsable de la chasse, il est possible de trouver un équilibre entre les intérêts de conservation et les besoins des communautés, permettant ainsi la reconnaissance de la chasse, tant par les agriculteurs, les éleveurs et les naturalistes comme une pratique durable, salutaire pour la société et bénéfique pour l’environnement.
Notre collectif, regroupant plus de 80 associations a pour but de faire évoluer la loi sur la chasse afin qu’elle prenne en compte les diverses sensibilités de la société (bien-être animal, biodiversité, activités socio-récréatives en forêt).
Associations fondatrices :