Entre sentiment d’insécurité, mainmise de certains chasseurs sur les espaces publics et souffrance animale, le mois de novembre était rempli des exemples des dérives des battues à de nombreux égards.
Nous avons reçu un témoignage originaire de Gesves, où un sanglier est décédé des suites d’une blessure. Il a également été retrouvé quelques jours après une battue.
Photo du sanglier reçue par un témoin sur place
La réglementation sur la chasse oblige les gestionnaires de chasse à retrouver les animaux blessés au cours d’une chasse, notamment via l’utilisation d’associations assermentées pour la recherche du gibier blessé. Dans les deux cas, les gestionnaires de chasse sont donc bien en faute. Pour de tels cas, il est malheureusement impossible pour un agent assermenté de dresser un PV faute d’accès et de flagrant délit.
Photo du chemin accessible au public,
chassé quelques dizaines de mètres plus loin sans indication
A Couvin, les pratiques de chasse à proximité de pâtures inquiétaient déjà le gérant d’un refuge pour chevaux. Selon lui, les miradors positionnés à la limite entre la propriété du refuge et celle du territoire chassé, ainsi que les tirs dirigés selon lui vers ses pâtures – et donc ses animaux – ne sont en pas autorisés par la loi.
Image tirée du journal SudInfo du 18/11
Récemment un autre cas a alerté le collectif : effrayées par des chasseurs, 5 vaches se sont enfuies dans la nature à Manhay.
Effrayées par les mouvements des chasseurs, les jeunes vaches se sont sauvées de leur pâture avant de se disperser dans la nature. Inquiet et désemparé, l’agriculteur manhaydois a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour qu’on l’aide à retrouver ses bêtes.
Ces deux affaires soulignent très bien le manque de réglementation contraignante concernant la direction des tirs car aucun dossier ne pourrait mener à une infraction. Actuellement, seule la proximité d’habitations à moins de 200 mètres oblige les chasseurs à diriger leurs tirs dans la direction opposée. Aucune mention n’est faite en cas de propriétés où des animaux pâturent ou en cas de route publique qui traverserait ou serait en bordure de territoire. Toute la sécurité des chasses wallonnes – du moins, celles pratiquées à cor et à cri – reposent donc sur le bon vouloir des gestionnaires de chasse, ce qui laisse la place à certaines inquiétudes et une profonde incompréhension des riverains ou des autres usagers de la forêt.
Dans le cas d’un chemin de campagne, par opposition à un chemin forestier, seul un arrêté de police du bourgmestre permet une fermeture d’accès.
Photo du chemin de campagne bloqué par des affiches rouge, prise sur place
Plus étonnant encore, nous avons appris que la commune d’Erquelinnes interdit l’accès à ses forêts la veille ou le lendemain des jours de battues et ce, depuis des années. Cette interdiction est communiquée sur le site internet de la commune ainsi que sur les réseaux sociaux. Le cantonnement DNF compétent est au courant de la situation, a confirmé qu’il s’agissait d’une infraction et a déjà sommé la commune de cesser cette pratique illégale visant à interdire l’accès à la forêt en dehors des jours de battues.
Capture d’écran d’une publication Facebook du syndicat d’initiative d’Erquelinnes, en date du 08/11/2024
Capture d’écran du site de la commune d’Erquelinnes, en date du 05/12/2024
Image tirée du journal SudInfo du 14/11
Images filmées à Biercée par une riveraine
Notre collectif, regroupant plus de 80 associations a pour but de faire évoluer la loi sur la chasse afin qu’elle prenne en compte les diverses sensibilités de la société (bien-être animal, biodiversité, activités socio-récréatives en forêt).
Associations fondatrices :