L’Unité Anti-Braconnage (UAB) fut créée en 2003 par le gouvernement wallon avec pour objectif de lutter plus efficacement contre les actions illégales (braconnage, tenderie, chasses non réglementées) qui menacent la faune sauvage. Pour ce faire, elle mène des opérations sur le terrain pour constater des infractions. L’UAB enquête également sur des dossiers complexes et soutient les services extérieurs du Département Nature et Forêts (DNF) dans leurs missions de police. L’UAB a pleinement accompli son objectif initial en éliminant le braconnage à grande échelle. Par la suite, elle s’est également adaptée aux nouveaux défis, tels que les pratiques de chasse abusives qui compromettent la régénération des forêts et la biodiversité environnante.
La qualité des résultats obtenus par cette unité dépend principalement de sa position au sein de l’administration, plus précisément du Département de la Police et des Contrôles (DPC). Ce département n’a aucun lien avec les acteurs de terrains, ce qui facilite sa mission de contrôle et de répression des infractions avec un suivi objectif. C’est pourquoi les associations de protection de la nature et de la faune sauvage (Natagora, Canopea, WWF et bien sûr la LRBPO) se sont fermement opposées, en 2018, à une réforme visant à restructurer l’UAB en l’intégrant au sein du DNF. Cette intégration fut cependant réalisée par les autorités, sans écouter les associations.
En cette année 2024, à nouveau, le collectif s’inquiète d’une potentielle réforme de l’administration, qui semble favoriser une dispersion des agents UAB à travers différentes directions. Ce changement pourrait non seulement diminuer leur efficacité mais aussi compromettre leur indépendance s‘il n’y a pas une coordination prépondérante centralisée à Namur comme c’est le cas pour Natura 2000 par exemple. Cette réforme semble s’aligner davantage sur les préférences du secteur de la chasse, ce qui pose un conflit d’intérêts flagrant avec les objectifs de conservation. L’affaiblissement potentiel de l’UAB, déjà aux prises avec un sous-effectif et des problèmes de gestion, soulève des préoccupations majeures pour le collectif Stop Dérives Chasse, qui voit dans ces changements une menace pour la protection de la nature et la lutte contre les pratiques de chasse non durables.
Le premier, qui nous tient particulièrement à cœur en matière de dérives de la chasse, lié à la question du nourrissage artificiel du sanglier, concerne la culture de parcelles de maïs. Ces champs, situés à proximité de grands domaines de chasse sont non récoltés et laissés accessibles quelques jours avant l’ouverture de la chasse, en vue de nourrir illégalement le gibier. Ces cas ne seraient pas ou insuffisamment verbalisés par les agents.
Le second porte sur la tenderie des oiseaux sauvages, il s’avère que cette pratique, interdite en Belgique depuis 1993, grâce à nos associations, est en forte progression. Il existe un trafic à grande échelle, avec des ramifications internationales, dû à la valeur des oiseaux capturés au marché noir et à l’octroi et à la falsification des bagues que doivent porter les oiseaux encagés des éleveurs. Il est d’ailleurs aberrant que la délivrance de celles-ci soit organisée par les éleveurs d’oiseaux, alors qu’elle devrait être de la responsabilité du DNF. En effet, les associations d’éleveurs (AOB, FROW …) d’oiseaux encagés sont à la source de la tenderie dans le but d’injecter du sang neuf dans leurs élevages et d’organiser des concours de chants de pinsons.
Le collectif SDC a récemment réagi à cette problématique en envoyant une lettre à Madame la Ministre de l’environnement Céline Tellier. L’objectif de cette lettre est de savoir si une réforme des services, en particulier de l’UAB, est envisagée et si des mesures seront prises pour renforcer l’efficacité et l’autorité de l’UAB en matière de répression des délits et des fraudes liés à la faune et à la flore sauvages dans notre environnement naturel. Le collectif Stop Dérives Chasse espère ainsi pouvoir influencer les prochaines actions administratives de façon à permettre à l’UAB de garder le contrôle sur les activités de chasse illégales.
Notre collectif, regroupant plus de 80 associations a pour but de faire évoluer la loi sur la chasse afin qu’elle prenne en compte les diverses sensibilités de la société (bien-être animal, biodiversité, activités socio-récréatives en forêt).
Associations fondatrices :