
Dans un communiqué de presse paru récemment (24 avril 2025), le Gouvernement wallon a validé en première lecture un projet d’arrêté visant à prolonger la période de chasse en battue jusqu’à la fin janvier, pour les cinq prochaines années. Le collectif Stop Dérives Chasse déplore l’hypocrisie du Gouvernement, qui a bien consulté Stop Dérives Chasse et d’autres parties prenantes environnementalistes pour l’élaboration de ce texte, mais qui n’a pris en compte que le seul avis des représentants des chasseurs. Consulté oui, écouté non ! A cela s’ajoute le dysfonctionnement de la fonction consultative en matière de chasse.
Depuis quelques mois le cabinet de la Ministre de la chasse, Anne-Catherine Dalcq, prépare la proposition d’arrêté qui définit les espèces chassables et les périodes de chasse pour les saisons 2025 à 2030. Le texte a été soumis à l’avis du Pôle Ruralité section chasse, dont les membres ont été récemment nommés par la Ministre.
Le collectif questionne la composition de cette section dont 15 membres effectifs sur les 16 représentants du monde de la chasse de cet organe font partie ou sont apparentés au RSHCB, la principale association de chasse de Belgique. Même les deux membres effectifs représentant les universités et l’enseignement supérieur – à priori guidés par la neutralité intrinsèque au travail scientifique – sont administrateurs du RSHCB !
Le collectif s’interroge sur la plus-value d’une consultation de cette section du Pôle Ruralité, dans la mesure où d’une part les représentants du monde de la chasse, et singulièrement suite à la désignation des représentants, le RSHCB, y dispose d’une telle majorité.
Ce n’est donc pas une surprise si la section chasse du Pôle Ruralité a remis un avis favorable à la prolongation d’un mois de la période de battues au grand gibier. Cet allongement est justifié pour maintenir plus longtemps les efforts de régulation des surdensités de grand gibier. Cet avis s’apparente à un aveu de l’incapacité du monde de la chasse à réduire les surdensités de grand gibier. Si on voulait être juge et partie, on ne s’y prendrait pas autrement !
Toutefois, plusieurs propositions avaient été faites pour décaler la période, en n’ouvrant la chasse en battue qu’à partir de la mi-octobre (Parlement wallon, 13/01/2025).
Ce décalage présentait plusieurs avantages : les tirs sont moins efficaces en octobre quand la végétation est plus dense en raison notamment de la phénologie des végétaux qui se décale chaque année ; le gibier est plus difficile à valoriser et à commercialiser si tôt dans l’année; la période de reproduction du cerf s’étend au moins jusqu’à la mi-octobre.
D’autre part, l’attractivité des forêts wallonnes au début de l’automne – cueillette des champignons, météo clémente, couleurs des arbres qui changent – est un facteur important qui aurait pris en compte l’intérêt du nombreux public qui fréquente nos forêts en automne.
Le collectif Stop Dérives Chasse avait défendu fermement cette proposition durant son entretien avec le cabinet de la Ministre de la chasse, Anne-Catherine Dalcq. Force est de constater que cette dernière se fie malheureusement au seul avis des représentants du monde de la chasse.
Le collectif Stop Dérives Chasse regrette le manque de considération à l’égard des autres usages de la forêt, en organisant une cohabitation plus harmonieuse avec les usagers des espaces naturels wallons.
Le collectif demande au Gouvernement wallon de réformer la fonction consultative en matière de chasse, sa composition doit favoriser les compromis entre les parties prenantes concernées, plutôt que de porter la voix de ce secteur, ou , pire encore, d’une seule association de chasseurs.
Plutôt que de garantir un mois de chasse supplémentaire, le collecteur SDC appelle le Gouvernement à adopter des mesures véritablement contraignantes pour amener les chasseurs à réduire les populations de grand gibier. Les mesures actuelles de prolongation, inefficaces depuis cinq ans, ne font que pénaliser de nombreux autres usagers sans résoudre le problème.
Notre collectif, regroupant plus de 80 associations a pour but de faire évoluer la loi sur la chasse afin qu’elle prenne en compte les diverses sensibilités de la société (bien-être animal, biodiversité, activités socio-récréatives en forêt).
Associations fondatrices :