
Le collectif obtient une avancée exemplaire pour la chasse pratiquée dans les communes de Lasne et de Genappe. Après avoir été interpellée par une ASBL locale et le collectif Stop Dérives Chasse, la société d’eau Vivaqua a finalement changé les termes de ses futurs baux de chasse pour n’autoriser (sur plus de 1000 hectares de zones de captage) que des pratiques plus respectueuses de l’environnement et du bien-être des animaux.
En mars 2023, la revue trimestrielle de Lasne Nature faisait part des pratiques de chasse déviantes qui se déroulent dans la région. Les lâchers massifs de faisans pour le tir pratiqués sur certaines propriétés des communes de Lasne et de Genappe ont suscité de vives réactions des riverains et promeneurs qui se sont tournés vers l’ASBL.
Suite à ces témoignages, l’entreprise publique de gestion de l’eau Vivaqua a donc été interpellée pour revoir sa politique sur la chasse. La société d’eau, qui publie pourtant « Dans ces zones sensibles, nos collaborateurs veillent au respect de l’environnement, … », a d’abord nié ses responsabilités à travers plusieurs arguments :
La commune de Genappe a également réagi à ces pratiques en se délestant de toute responsabilité : « La pratique de la chasse et la réglementation qui en découle relèvent de la compétence de la région Wallonne et non des communes ».
Suite aux réponses évasives de Vivaqua et de la commune, Stop Dérives Chasse a renforcé le message en interpellant à son tour l’entreprise. Face à de telles dérives ne respectant ni l’environnement ni le bien-être des animaux ni même les riverains, le collectif a tenu à rappeler dans sa lettre les enjeux d’une chasse plus durable sur leurs zones de captage.
Nous ne doutons pas que vos services sont attentifs au respect de la loi sur la chasse actuelle et que vos collaborateurs veillent au respect de l'environnement. Nous pensons toutefois, sur base des témoignages qui nous sont rapportés, que la gestion de la chasse sur vos zones de captage peut être améliorée en favorisant une chasse durable plutôt qu’une artificialisation du gibier en surnombre.
Collectif Stop Dérives Chasse
Les zones de captage concernées, de l’ordre de 1500 ha, voient les tiers chasseurs qui louent le droit de chasse à Vivaqua pratiquer :
L’insistance, les arguments cités et la force du collectif ont finalement obtenu une réponse de la société d’eau en juin 2024 :
« Suite à une étude interne sur la gestion de la pratique de la chasse sur nos propriétés, nous nous sommes inspirés des nouvelles règles existantes au niveau du DNF. Vous trouverez ci-dessous les 6 nouvelles mesures éthiques qui seront inscrites dorénavant dans nos baux de chasse :
- Fin du nourrissage du grand gibier
- Arrêt du lâcher du petit gibier et du gibier d’eau
- Interdiction de l’utilisation de munitions en plomb et ramassage des étuis de cartouches en matière synthétique lors des chasses
- Limitation à un maximum de 4 battues par an (sauf pour les battues de destruction)
- Adoption des poussées silencieuses plutôt que des battues bruyantes
- Placement des panneaux légaux jaune et rouge par les locataires des droits de chasse à chaque entrée de chemins, passages de collecteurs, conduites et sites de VIVAQUA ».
Le collectif Stop Dérives Chasse est très satisfait de cette réponse, alignée avec nos propositions phares, et de l’évolution de les pratiques de chasse sur de si grandes propriétés. Nous espérons pouvoir utiliser ce dossier en guise d’exemple pour de futures discussions avec de grands propriétaires.
Cette affaire montre bien que, même si le monde politique peine à faire évoluer la loi fondamentale sur la chasse, il y a d’autres leviers d’action à une plus petite échelle qui permettent d’obtenir des changements significatifs !
Notre collectif, regroupant plus de 80 associations a pour but de faire évoluer la loi sur la chasse afin qu’elle prenne en compte les diverses sensibilités de la société (bien-être animal, biodiversité, activités socio-récréatives en forêt).
Associations fondatrices :